Je vais être honnête : j'aime beaucoup cet auteur, mais ma lecture de Mémoires de Hongrie est quelque peu laborieuse. Parce qu'il ne s'agit pas d'un roman, mais de mémoires justement. Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale et des années qui ont suivies. Réflexions sur le communisme. Interrogations sur le rôle de l'écrivain dans le contexte d'une Europe en ruines. Je m'accroche, mais je me surprends souvent à me demander, à la fin d'un paragraphe ou d'une page : mais qu'est-ce que je viens de lire ? Il y a pourtant des passages qui retiennent mon attention. Par exemple :

L'essence même du Livre avait en effet changé. (...) Chacun possédait toujours une bibliothèque, mais rares étaient ceux qui y cherchaient un Réponse : ce qu'on demandait, à présent, c'étaient des connaissances précises, des moments de distraction, quelque surprise, un choc ou un scandale. (...) La liturgie même de la lecture avait déjà été supplantée par celle, combien profane, de l'image - image que l'on n'avait nul besoin de comprendre, que l'on pouvait se contenter de regarder bouche bée, sans accomplir le moindre effort intellectuel.

(Troisième partie, chapitre 2)



Alors je vais continuer à m'accrocher... :-)