Subjectile

Nouveau site, nouveau blog, mais maintien du cahier de mots ! Aujourd’hui, en voici un, croisé au détour d’une page de L’éloge de la main, du sieur Henri Focillon : subjectile.

Certes. Mais encore.

L’auteur l’utilise alors qu’il parle de la main d’Hokusai (peintre, dessinateur, graveur… et notamment auteur d’estampes qui ont fait l’objet d’une exposition au musée Guimet fin 2012-début 2013… d’ailleurs, je n’y pensais plus en commençant ce billet, mais j’y avais fait référence ici… je tourne en rond en fait… hum… revenons à Focillon…) : « Le tracé heurté qu’elle dépose sur ce délicat subjectile, le papier fait de déchets de soie, si fragile d’apparence et pourtant presque indéchirable, le point, la tache, l’accent et ces longs traits filés qui expriment si bien la courbure d’une plante, la courbure d’un corps, ces écrasements brusques où fourmille l’épaisseur de l’ombre portent jusqu’à nous les délices du monde, et quelque chose qui n’est pas de ce monde, mais de l’homme même, une sorcellerie manuelle qui ne saurait se comparer à rien d’autre. »

Le contexte permet d’appréhender le sens du terme subjectile sans trop de problème. Mais voici tout de même la définition qu’en donne le Petit Robert, parce que Robert, il est sympa : « Du lat. subjectus (placé dessous). En peinture, surface (mur, panneau, toile) servant de support à une peinture. » Mur, panneau, toile… ou, papier fait de déchets de soie donc…

Hop.

PS : Et le cahier de mots, cela vient d’où ? Du personnage d’Isabelle, dans la pièce Les muses orphelines de ce cher Michel Marc Bouchard, qui en tient un, car, comme elle l’explique dans la toute première scène : « Quand on sait ce que les mots veulent dire et quand on sait comment s’en servir, on est plus libre et puis aussi plus près de la vérité. » Hé, hé.