Motilité

« …dans l’inertie absolue où elle vivait, elle prêtait à ses moindres sensations une importance extraordinaire ; elle les douait d’une motilité qui lui rendait difficile de les garder pour elle, et à défaut de confident à qui les communiquer, elle se les annonçait à elle-même, en un perpétuel monologue qui était sa seule forme d’activité. »

Quelques mots de Proust, tirés du premier tome de la Recherche – Du côté de chez Swann – afin d’illustrer le mot du jour : motilité.

Oui, oui. Motilité. Avec un t.
Définition du Petit Robert : Faculté de se mouvoir. Petite précision supplémentaire : il s’agit d’un terme utilisé en physiologie.

Ah oui. Et quelle différence avec le terme mobilité ? Après un détour par différents forums scientifiques (les seuls à s’intéresser à la question, mais rien ne m’arrête, un truc de dingue), il semblerait que la motilité désigne la capacité à effectuer des mouvements. Tandis que le terme mobilité serait utilisé pour désigner des mouvements avérés.

Hum. Autrement dit, la tant Léonie évoquée par Proust dans le passage qui précède semble quelque peu siphonnée. Pas de bol. Sauf que cela donne de très belles pages. Alors… Continue comme ça Léonie.

Allez. Moi, j’vais dormir. Parce que demain matin, Cîrconflexe (re)part en Bretagne. Il va donc falloir que je fasse preuve d’une authentique mobilité à une heure fort matinale, heure à laquelle je m’en serais bien tenue à une motilité toute théorique…